Le dépistage du cancer du sein à la recherche d’un nouveau souffle
[hopital.fr] La Haute autorité de santé (HAS) a dressé un état des lieux du dépistage organisé du cancer du sein en France, sept ans après sa mise en place. Et le bilan n’est pas à la hauteur des espérances. Pour relancer le dispositif, la HAS émet plusieurs recommandations, qui s’inscrivent dans le cadre du plan Cancer 2009-2013.
Chez les femmes, le cancer du sein constitue la première cause de mortalité par cancer, avec 11 605 décès enregistrés en 2008. C’est aussi le plus fréquent. En 2010, 52 588 nouveaux cas ont été diagnostiqués.
Introduit au début des années 80 dans certains départements, le dépistage organisé (DO) du cancer du sein a été généralisé à l’ensemble des Françaises de 50 à 74 ans en 2004 : 4,3 millions de femmes sont ainsi concernées chaque année. Or, huit ans après son déploiement, seules 52,1% d’entre elles y ont recours. Un chiffre bien loin de l’objectif de 65% fixé dans le cadre du plan Cancer ou des 80% de participation envisagés par la loi du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. A noter : environ 10% des femmes de 50 à 74 ans optent toutefois pour un dépistage individuel (DI), le plus souvent sur prescription médicale.
Ces résultats varient cependant d’un département à l’autre, mais aussi en fonction des tranches d’âge concernées. Chez les femmes plus âgées, on observe ainsi une démobilisation, sans doute liée à l’arrêt du suivi gynécologique et aux difficultés du dispositif du DO à fidéliser son public. Enfin, la participation au dépistage organisé est plus faible au sein des populations défavorisées ou en situation de précarité. A partir de ses observations, la HAS a étudié différents scénarios d’amélioration et émis plusieurs recommandations à l’attention des pouvoirs publics, des professionnels de santé et des associations de patients et d’usagers.
La HAS rappelle notamment qu‘il est important de délivrer aux femmes une information plus claire et plus complète sur les bénéfices et les risques du dépistage, pour une prise de décision libre et éclairée - condition sine qua non à la réussite du dispositif. Elle insiste aussi sur le rôle primordial des médecins. Relais essentiels de la prévention auprès des patientes, ils doivent être au fait des dernières données sur le sujet. Mieux les informer est donc également indispensable.
L’institution recommande par ailleurs de les associer à toutes les étapes du dispositif et les invite à orienter systématiquement les femmes souhaitant se faire dépister vers le dépistage organisé. La HAS considère en effet que ce dernier présente de meilleures garanties de qualité, associée à une utilisation optimale des ressources financières et à une évaluation rigoureuse. De plus, par son caractère systématique, ses modalités d’invitation (courrier envoyé à toutes les femmes de 50 à 74 ans) et sa prise en charge à 100%, le dispositif assure un égal accès à la prévention.
Dans cette optique, la HAS préconise la mise en place d’actions incitatives et la diffusion de supports d’information pour promouvoir le DO auprès du public féminin et des professionnels.
L’objectif à terme : permettre à toutes les femmes d’accéder à un dispositif de santé publique de qualité et garantir ainsi un accès plus équitable à la prévention. Il s’agit également de limiter le renoncement à la prévention et aux soins. À travers ces recommandations, la HAS entend améliorer l’efficacité et l’attractivité du dépistage organisé, et renforcer la place des médecins dans le dispositif.
Pour plus de renseignements : http://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_1194998/la-participation-au-depistage-du-cancer-du-sein-des-femmes-de-50-a-74-ans-en-France
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