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L'accompagnement non médicalisé

C’est au cours de la dernière guerre mondiale que la question du bien-être de l’enfant hospitalisé a commencé d’apparaître. Il faut rappeler que les progrès de la médecine (découverte et usage des antibiotiques) permettaient de ne plus se centrer sur la seule question de la survie des jeunes patients hospitalisés.

Il y a eu une forte prise de conscience du fait que l’hospitalisation était une souffrance et une souffrance hétérogène en fonction de l’âge de l’enfant. Schématiquement, on peut dire que les bébés souffrent de la séparation, que les enfants en période œdipienne vivent l’hospitalisation comme une punition et que les adolescents subissent une blessure narcissique. Ces découvertes ont débouchés sur la présence de psychologues dans les services pédiatriques.

Peu de choses étaient toutefois faites pour venir à bout de l’ennui des enfants. La fonction de divertissement ponctuel était confié à quelques bénévoles. Il restait encore à inventer au sein même de l’hôpital une manière d’être relié aux autres et au monde.

C’est d’abord l’école qui est entrée à l’hôpital : 11 000 élèves par an sont scolarisés dans les établissements hospitaliers et sanitaires. Mais tous les programmes ne sont pas enseignés et tous les enfants ne peuvent pas forcément se rendre aux cours compte tenu de la gravité de leur état.

Les loisirs aussi ont fait leur apparition à l’hôpital : 142 services de pédiatrie disposent au moins d’un(e)éducateur(trice)/ animateur(trice) et 14 des 18 établissements de longs séjours ont au moins un éducateur(trice) en pédiatrie.

L’outil Internet par ses différentes fonctions ludiques, sociales, éducatives pourrait bien faire partie de l’accompagnement non médicalisé qui est d’ailleurs inscrit à l’article 7 de la Charte de l’enfant hospitalisé : « L’hôpital doit fournir aux enfants un environnement correspondant à leurs besoins physiques, affectifs et éducatifs, tant sur le plan de l’équipement que du personnel et de la sécurité ».

L’accompagnement non médicalisé contribue à la guérison de l’enfant dans la mesure où il a une vocation thérapeutique : l’apprentissage, les loisirs, les échanges sociaux permettent au jeune de ne pas se voir comme réduit à sa maladie. Pour le psychiatre Michael Stora, Internet permet de faire sortir les jeunes de l’hôpital et de leur faire oublier un moment leur(s) pathologie(s). Ce spécialiste des jeux vidéo insiste sur le fait qu’à travers le jeu, les patients peuvent mieux intégrer leur hospitalisation car ils s’affranchissent d’un état déplaisant.

Le jeu permet de se plonger dans un univers magique dans lequel le patient est autonome. S’il se crée un avatar, il pourra le mettre en scène en bonne santé et restaurer ainsi la blessure narcissique que peut constituer l’hospitalisation.

Dernière modification le 22/05/2017

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