Votre enfant doit avoir un examen, un prélèvement, un soin …
Lors de l’hospitalisation de votre enfant, il sera peut-être nécessaire de lui faire un examen particulier, un soin ou un prélèvement (prise de sang, radiographie, échographie, ponction lombaire, pose d’une perfusion, changement de pansement, points de suture, pose ou retrait d’un plâtre…) et dans tous les cas, il sera examiné par un ou plusieurs médecins.
Voici quelques conseils pour vous aider à accompagner votre enfant.
Nouer une relation de confiance
Même si le médecin ou les soignants sont des personnages bienveillants, ils peuvent impressionner votre enfant. Ils emploient parfois des mots compliqués et des instruments étranges, ils touchent le corps…
Il est important que votre enfant se sente à l’aise, en confiance avec les personnes qui vont s’occuper de lui. Cette relation de qualité sera plus facile à établir si vous-même faites confiance à l’équipe qui suit votre enfant.
Le fait de déléguer momentanément une partie de vos responsabilités parentales à une équipe soignante n’est pas toujours facile. Selon le motif de l’hospitalisation, vous pouvez vous sentir coupable ou " dépossédé " de votre enfant. Mais dans tous les cas, vous avez un rôle important à jouer et ce sont vos efforts, conjugués à ceux des soignants, qui aideront votre enfant.
Le fait d’avoir confiance dans les compétences et les qualités humaines des personnes qui vont s’occuper de votre enfant ne vous interdit pas de bien vous informer sur la façon dont va se dérouler l’examen, le prélèvement ou le soin, pour anticiper au mieux les difficultés que votre enfant risque de rencontrer et pouvoir l’aider si nécessaire.
Etre bien informé : votre enfant et vous-même
Il est important de vous assurer que votre enfant a compris pourquoi il fallait faire cet examen, à quoi il sert, et comment il va se passer. Même s’il est encore petit, il peut comprendre, selon son âge, ce que les soignants vont lui faire. Cela l’aidera à anticiper, à mieux maîtriser ses sensations lors de l’examen. L’importance d’expliquer est encore plus grande si l’examen risque d’être difficile ou douloureux pour votre enfant. En effet, il est plus facile pour un enfant d’accepter des contraintes s’il comprend le sens de l’effort qu’on lui demande : rester à jeun, la séparation d’avec les parents, l’immobilisation, les effets indésirables…
Vous pouvez insister sur la nécessité de faire ces examens pour bien le soigner et/ou les bénéfices qu’il en retirera par la suite.
Des documents existants peuvent vous aider à trouver des mots simples pour lui expliquer ou réexpliquer ce que les soignants lui ont déjà dit sur les différents examens. Vous pouvez aussi vous renseigner auprès de l’équipe soignante sur les " outils " dont elle dispose dans le service pour compléter ou reprendre ce travail d’information : poupées accessoirisées, films, diaporama, expositions photo, livres… (Voir aussi une sélection d’ouvrages pour les enfants sur le site de l’association SPARADRAP).
Encouragez votre enfant à vous poser des questions pour mieux comprendre ses éventuelles appréhensions. Est-il content, serein ou plutôt inquiet ? Proposez-lui de préparer ensemble ce que vous allez dire ou demander aux soignants. Il n’y a pas de questions idiotes ou inutiles !
N’oubliez pas qu’entre 2 et 5 ans, les enfants pensent souvent que les adultes lisent dans leurs pensées et qu’ils peuvent donc deviner ce dont ils ont besoin, envie... Evitez toujours le mensonge et la banalisation.
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Les questions que vous pouvez poser à l’équipe soignante :
- Combien de temps dure l’examen, le prélèvement, le soin ?
- Où a-t-il lieu : dans la chambre ? Le poste de soins ? Au bloc opératoire ? Dans un autre service ? Un autre établissement ?
- Est-ce que l’enfant devra se déshabiller ? Si oui, quels sont les moyens prévus pour préserver son intimité et sa pudeur : vêtement ample, drap pour le couvrir, paravent, limitation des passages… ?
- Est-ce qu’une préparation est nécessaire avant l’examen : jeûne, pose d’un patch de crème anesthésiante, tenue spécifique… ?
- Est-ce que vous pourrez assister à l’examen, le prélèvement, le soin ?
- Dans quelle position sera installé l’enfant ? Est-ce que c’est inconfortable ?
- Quand pourrez-vous avoir les résultats ?
- Qui vous communiquera les résultats ?
- Que risque-t-il de se passer après l’examen, le prélèvement, le soin ?
En fonction des réponses à ces questions vous pourrez anticiper ce qui risque d’être difficile, en parler avec votre enfant et trouver des solutions avec les soignants.
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Anticiper ce qui risque d’être difficile pour votre enfant
Cela dépend bien évidement de son âge ainsi que de ses précédentes expériences avec le monde médical mais c’est en général la peur d’être séparé de ses parents et la crainte d’avoir mal qui sont les inquiétudes les plus fréquentes.
Les séparations
C’est sans doute ce qui est le plus difficile pour les enfants. Les enfants et principalement les plus jeunes tiennent à ce que leurs parents restent avec eux. En effet, un jeune enfant n’a pas la notion du temps et il peut se sentir abandonné au moment même où il aurait besoin de ses parents. Les adolescents peuvent également vouloir être accompagnés pour se sentir soutenus en cas de besoin.
Mais il se peut que vous ne vous sentiez pas capable d’assister au soin ou que vous ne puissiez pas y assister (contraintes professionnelles, familiales, éloignement, autres enfants à charge…).
Lorsque l’examen ou le soin est programmé, vous pouvez demander à votre enfant s’il souhaite que vous soyez présent ou pas, de préférence en dehors de la présence d’un soignant pour que l’enfant se sente totalement libre de s’exprimer. Il se peut que son attitude évolue au fil du temps.
Actuellement les attitudes des équipes soignantes sont très variables, certaines acceptent sans difficultés les parents même pour un geste impressionnant ou douloureux, d’autres sont encore réticentes à leur présence.
Que faire concernant la séparation
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Que faire concernant la séparation, en fonction de vos souhaits et de l’attitude des soignants que vous risquez de rencontrer ?
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Si vous souhaitez rester mais que l’équipe soignante vous en décourage ou vous interdit de le faire ?
Voici les motifs les plus couramment invoqués pour ne pas vous autoriser à rester présent et des propositions de réponses :
" Vous allez gêner le travail des soignants " : vous pouvez rassurer les soignants sur le fait que vous serez attentif à leurs contraintes, que vous resterez discret, éventuellement en retrait, mais que vous pourrez au moins parler à votre enfant pour le rassurer s’il rencontre des difficultés. Que votre seule intention est de vous sentir utile et d’aider au maximum votre enfant.
" Vous risquez de transmettre vos inquiétudes à votre enfant " : votre inquiétude est légitime, il s’agit de votre enfant. Néanmoins si cette inquiétude est trop forte, et qu’elle ne s’estompe pas malgré des explications données par l’équipe soignante, elle peut effectivement nuire au soutien de votre enfant et dans ce cas, il est sans doute préférable que vous ne soyez pas présent. Vous pouvez alors demander à votre conjoint ou à une autre personne de confiance d’accompagner votre enfant.
" C’est impossible pour des raisons d’hygiène " : les questions d’hygiène, d’asepsie, sont souvent évoquées pour écarter les parents. Vous pouvez rassurer les soignants sur le fait que vous respecterez scrupuleusement les consignes imposées, c'est-à-dire les mêmes que celles imposées aux membres de l’équipe soignante : lavage des mains et si nécessaire, port d’une tenue spécifique (chaussons, cache nez).
" C’est interdit par le règlement " : il n’existe pas de textes officiels qui empêchent cette présence. Au contraire, les principaux textes (circulaires, charte de l’enfant hospitalisé) encouragent cette présence.
Consulter la charte de l’enfant hospitalisé sur le site de l'association Apache
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Si vous hésitez à rester ?
C’est peut-être parce que vous manquez d’information sur la façon dont va se passer l’examen. Il est très souvent possible de vous installer dans la salle de soins ou d’examen pour que vous puissiez voir ou parler à votre enfant sans visualiser ce qui est impressionnant (la seringue, la plaie…). Vous pouvez très bien essayer de rester, et partir si jamais vous vous sentez mal à l’aise. Il suffit d’en avoir au préalable informé votre enfant et l’équipe soignante.
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Si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas être présent ?
C’est tout à fait votre droit. Ne culpabilisez pas, cela ne doit jamais être une obligation. Inutile de risquer de devenir un « poids » pour l’équipe soignante ou même pour votre enfant... Vous essayez d’assumer au mieux vos autres responsabilités… Dans tous les cas, vous pouvez jouer votre rôle de soutien auprès de votre enfant avant et après le soin. L’équipe soignante fera son maximum pour prendre en charge votre enfant lorsque vous ne pouvez pas être présent.
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La prise en charge de la douleur
Voir aussi notre page " Si votre enfant a mal "
L’aider à comprendre et à s’exprimer
Quand on s’adresse directement à lui, aidez votre enfant à s’exprimer, mais sans parler à sa place ni orienter ses réponses. Laissez-lui le temps, n’intervenez que s’il ne peut répondre lui-même ou pour préciser ses dires. Il est important que votre enfant se sente associé à la démarche. Cela augmentera les chances de succès des traitements. Si votre enfant semble ne pas comprendre ce que les soignants lui demandent ou lui expliquent, reformulez leurs propos avec vos mots à vous.
Rassurer votre enfant et le distraire
Chaque soignant a ses “trucs” pour que les moments parfois impressionnants ou désagréables se passent bien, par exemple mimer le geste sur une poupée ou un nounours. Mais vous aussi !
Après vous être concertés avec les soignants, vous pouvez aider à rassurer ou distraire votre enfant, de multiples façons.
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Quelques idées pour rassurer ou distraire votre enfant :
- Vous installer à proximité ou faire en sorte qu’il vous voie, sauf peut-être dans certains lieux comme en radiographie….
- Le toucher, lui tenir la main, ce qui est très rassurant, particulièrement s’il a un champ opératoire sur le visage. Les tout-petits seront rassurés et se sentiront en sécurité par le fait de rester en contact physique avec vous. L’échographie peut se faire votre bébé allongé sur vous, le test de Guthrie alors que vous lui donnez la tétée, le vaccin alors que vous le tenez dans les bras…
- Lui parler, l’écouter et l’encourager.
- Chanter pour lui ou avec lui, lui faire écouter ses musiques préférées.
- Lui raconter une histoire, lui lire un livre…
- Blaguer, faire des bulles de savon.
- Jouer avec son doudou ou un objet attrayant…
Voir aussi le dossier « Distraire mon enfant lors d'un soin, d'un examen » sur le site de l’association SPARADRAP.
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Ce qu’il est préférable de dire ou ne pas dire
Eviter de mentir à votre enfant " mais non, ça fait pas mal ", en particulier au sujet de la douleur si elle est prévisible ou de lui dire " N’aie pas peur ", car en fait il risque plutôt de retenir ces mots " mal " et " peur "…
Ne le grondez pas ou ne le menacez pas de quitter la pièce s’il pleure ou s’il crie. Il est possible en effet que votre enfant pleure, ou manifeste plus sa détresse ou sa colère du fait que vous soyez présent, mais c’est parce qu’il se sent en confiance pour exprimer ses émotions et c’est important qu’il puisse le faire.
Sur le moment, ce n’est pas efficace de le plaindre " Mon pauvre chéri c’est difficile ce qu’on te fait ", l’important est qu’il sache ce qu’on va lui faire, qu’il sente votre présence (que soit en le touchant ou en lui parlant) et qu’on l’aide à se distraire, à se relaxer, à penser à autre chose. C’est après la fin du geste que vous pourrez le consoler et compatir si c’était difficile.
Le maintien
Si jamais les soignants vous demandent de les aider à tenir votre enfant, soyez vigilant à le faire avec la plus grande douceur, à ne pas l’immobiliser fermement (ce qui, de toute façon, est le plus souvent inefficace, en général, ces tentatives provoquent au contraire l’agitation de l’enfant).
Si cela a été difficile, vos pouvez consoler votre enfant et dans tous les cas, le féliciter.
Quand l’examen est passé, prenez le temps et encouragez votre enfant à exprimer son avis sur la façon dont s’est déroulé l’examen, ce qu’il a aimé ou pas aimé, ce qu’il a compris ou pas compris, s’il a le sentiment que l’on s’est bien occupé de lui, s’il aurait préféré que cela se passe autrement, ce qui aurait pu l’aider.
Votre impression n’est pas obligatoirement la même que celle de votre enfant : vous pouvez déduire de son comportement que cela a été très difficile pour lui, alors que finalement il a très bien vécu l’examen, le prélèvement ou le soin et inversement avoir le sentiment que tout s’est bien passé alors qu’il a eu très peur ou mal et n’a pas osé le dire sur le moment.
Toutes ces informations vous seront utiles et précieuses pour transmettre ses éventuels souhaits aux soignants lors d’une prochaine consultation, examen, prélèvement ou soin.
Certains enfants, surtout vers 4 ans, aimeront jouer au docteur ou mimer l’examen sur une poupée, une peluche ou leur doudou. Vous pouvez mettre à leur disposition une mallette de docteur, leur proposer de dessiner, de jouer.
Pour aider votre enfant, l’association SPARADRAP propose plusieurs guides et fiches illustrés ainsi qu’un espace ludique et pédagogique sur son site Internet.