Les valeurs de l'hôpital
Les valeurs traditionnelles de l'hôpital sont le fruit de plusieurs siècles d'histoire : œuvre de charité au Moyen Age, œuvre de bienfaisance durant la Renaissance, l'hôpital devient un centre de soins au XXe siècle.
Au Moyen Age, la vocation de l'hôpital se trouve étroitement liée avec la religion et l'Eglise. A partir du XIe siècle, la charité hospitalière devient une des incarnations de la spiritualité, laïque et cléricale. L'hôpital appartient au patrimoine ecclésiastique, est placé sous l'autorité de l'évêque et ses ressources financières proviennent uniquement de la charité individuelle. Mais il n'est pas encore un lieu de soins médicaux.
A la Renaissance, le pouvoir royal tente de maîtriser le pouvoir religieux - et, en particulier, la direction des hôpitaux -, en favorisant l'implication des laïcs dans la gestion. Ainsi, une taxe communale finance une partie des dépenses hospitalières. Celles-ci restent néanmoins financées largement par les dons des fidèles. On crée des hôtels-Dieu pour y enfermer les malades infectieux ainsi que des hôpitaux généraux pour recevoir les pauvres, les vieillards, les vagabonds et les orphelins. Cette période de laïcisation est également marquée par l'arrivée de soignantes laïques aux côtés des religieuses et d'officiers royaux dans la haute administration hospitalière.
La Révolution consacre la nationalisation des hôpitaux. Mais l'Etat ne peut faire face à l'augmentation importante des dépenses hospitalières. Les pouvoirs publics se désengagent donc de la gestion des hôpitaux, confiés dès lors aux communes.
La médicalisation des hôpitaux se met en place très progressivement à la fin du XVIIIe siècle. Le siècle des Lumières marque un tournant dans l'histoire de la médecine et de l'hygiène. Cette évolution se poursuit tout au long du XIXe siècle, sous l'effet du progrès scientifique, et s'accélère dans la première moitié du XXe siècle grâce à l'apparition des premières assurances sociales, avant leur généralisation en 1945.
Au début des années 1940, les hospices sont supprimés. La loi consacre juridiquement l'hôpital comme un établissement public sanitaire et social, doté de la personnalité morale et de l'autonomie financière, mais rattaché à une collectivité territoriale. En 1958, la " réforme Debré " crée les centres hospitalo-universitaires (CHU), lieux de soins et de recherche réunissant praticiens et universitaires. L'hôpital, secteur économique en pleine croissance, devient alors un pôle d'excellence médicale.
Au-delà de ces nouvelles dispositions légales, se met en place l'une des institutions phares de notre société : un hôpital conjuguant les fonctions d'établissement de soins avec celles d'un lieu d'enseignement et d'un centre de recherche.
Elles sont inscrites dans une série de principes formalisés au début du XXe siècle :
L'égalité
Elle implique l'absence de discrimination (race, religion, ethnie, âge...) et le devoir de soigner chacun, quels que soient son état de santé et sa situation sociale. L'hôpital travaille en relation avec les autres professions et institutions compétentes, ainsi qu'avec les associations d'insertion et de lutte contre l'exclusion.
La neutralité
Elle doit être respectée. Les soins sont donnés en faisant abstraction des croyances et opinions des malades.
La continuité
L'hôpital public se caractérise notamment par ses obligations spécifiques en matière d'accueil en urgence. Il doit mettre en place un système de permanence des soins, de même qu'un service minimum en cas de grève, et assurer l'ensemble des traitements, préventifs, curatifs et palliatifs.
L'adaptabilité
Les réorganisations et les mutations sont étudiées et réalisées en vue de l'intérêt général et des besoins de la population. Le patient a droit à un service de qualité et les services rendus doivent être évalués avec rigueur.