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Ethique et bioéthique 07/04/2015

Assistance médicale à la procréation

ventre femme enceinte

On estime qu’un couple sur sept est amené à consulter un médecin au moins une fois pour une infertilité supposée, et qu’un couple sur dix suit des traitements pour remédier à son infertilité. L’assistance médicale à la procréation (AMP) désigne les techniques cliniques et biologiques permettant la conception in vitro, le transfert d’embryons et l’insémination artificielle et, plus largement, toute technique permettant la procréation en dehors du processus naturel.

En 2008, les tentatives d’assistance médicale à la procréation ont abouti à la naissance de plus de 20 000 enfants, soit 2,5 % des naissances enregistrées par l’Insee au cours de cette année.

Ce dossier est réalisé en partenariat avec l’Agence de la biomédecine.

Les conditions d'accès à l'assistance médicale à la procréation

L'homme et la femme doivent être vivants, en âge de procréer, mariés ou en mesure d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans.

Où s’adresser pour une AMP ?

Les activités d’assistance médicale à la procréation (AMP) sont strictement réglementées en France. Les centres d’AMP et les praticiens sont spécifiquement autorisés pour la réalisation des actes d’AMP en lien avec la bonne qualité des soins qui sont donnés ; ils sont soumis au respect des règles de bonne pratique.

L’exploration de l’infertilité

Le préalable à une démarche d’AMP est l’exploration de l’infertilité. En effet, la fertilité peut être affectée par de multiples facteurs : âge de la femme, âge de l’homme, maladies génétiques, diverses pathologies générales ou leurs traitements, expositions à certains produits toxiques, traumatismes, facteurs environnementaux, parfois psychologiques… Le tabagisme, l’excès d’alcool, la prise de drogues (cannabis, héroïne, cocaïne, hallucinogènes), l’excès de poids et la maigreur excessive peuvent également influer sur la fertilité.

Le bilan d’infertilité se compose de plusieurs examens :

  • examen concernant le couple : le test de Huhner (test post-coïtal) et l’examen de la glaire. On prélève de la glaire cervicale (substance secrétée par le col de l’utérus au moment de l’ovulation) lors d’un examen gynécologique réalisé 6 à 12 heures après un rapport sexuel, afin de s’assurer de la qualité de la glaire cervicale et de la pénétration des spermatozoïdes à l’intérieur de celle-ci ;
  • examens concernant la femme : divers examens sont effectués, notamment l’analyse de la durée et de la régularité des cycles menstruels, qui permet d’évaluer la qualité de l’ovulation. La prise de sang permet de mesurer les taux hormonaux ; l’échographie pelvienne permet de visualiser les ovaires et l’utérus. Des examens complémentaires pourront être prescrits dans certains cas ;
  • examens concernant l’homme : le spermogramme permet de connaître les caractéristiques des spermatozoïdes (nombre, mobilité, aspect). Si des anomalies sont décelées, des examens complémentaires peuvent être prescrits (échographie des organes génitaux, dosages hormonaux, caryotype).

Le bilan d’infertilité du couple permet à l’équipe pluridisciplinaire du centre d’évaluer les chances de conception naturelle, le taux de succès escompté après AMP, les risques des différents traitements ainsi que le délai souhaitable de prise en charge.

Après étude du bilan d’infertilité et discussion au sein de l’équipe pluridisciplinaire, le médecin propose au couple un parcours d’assistance médicale à la procréation adapté à sa situation.

Le couple doit donner son consentement par écrit, après un mois de réflexion, à la proposition d’AMP qui lui a été faite.
Pour plus d’informations sur le bilan d’infertilité, consultez la rubrique « exploration de l’infertilité » de procreationmedicale.fr

La prise en charge par l’Assurance maladie

L’Assurance maladie prend l’infertilité en charge à 100 %, ce qui permet au couple de ne pas avancer d’argent à la pharmacie. Le médecin doit signer le document à adresser à la caisse d’assurance maladie pour faire cette demande. Attention, les conditions de règlement des examens des laboratoires d’analyse médicale ou des cabinets d’échographie sont variables en termes de pratique du ticket modérateur et de dépassement d’honoraires : il est donc important de se renseigner sur ce sujet.

Les techniques d'assistance médicale à la procréation

En intraconjugal

L’insémination artificielle

C’est la technique d’assistance médicale à la procréation la plus simple et la plus ancienne. Le plus souvent, un traitement de stimulation préalable est prescrit à la femme afin d’obtenir le développement d’un ou deux follicules (voire trois selon les circonstances). Le développement folliculaire est suivi par échographie et prise de sang (dosages hormonaux). Lorsque le ou les follicule(s) sont matures, l’insémination est programmée.

Elle est réalisée sans hospitalisation. Le médecin, à l’aide d’un fin cathéter, dépose les spermatozoïdes à l’intérieur de l’utérus. Les spermatozoïdes mobiles remontent naturellement vers les trompes à la rencontre de l’ovocyte. La fécondation se fait selon le processus naturel, « in vivo » puisqu’elle se passe à l’intérieur du corps de la femme.

Le sperme doit être recueilli par masturbation au laboratoire et préparé le jour de l’insémination.

Pour en savoir plus, consultez la rubrique « insémination artificielle » de procreationmedicale.fr

La fécondation in vitro

Elle est dite « in vitro » parce qu’elle se fait à l’extérieur du corps de la femme. Elle se déroule en plusieurs étapes :

  • la stimulation : un traitement hormonal est injecté à la femme afin de favoriser le développement de plusieurs follicules et de pouvoir prélever des ovocytes avant l’ovulation ;
  • la ponction folliculaire : elle est réalisée par voie vaginale sous contrôle échographique, et sous anesthésie ou analgésie générale ou locale ;
  • la préparation des gamètes au laboratoire : après la ponction, les liquides folliculaires contenant les ovocytes sont transmis au laboratoire. Le sperme est recueilli et préparé au laboratoire le jour de la ponction ovarienne ;
  • la mise en fécondation : dans la fécondation in vitro classique, les spermatozoïdes préparés sont simplement déposés au contact des ovocytes dans une boîte de culture contenant un milieu liquide nutritif et placée dans un incubateur à 37°C. Dans la fécondation in vitro avec ICSI, pour chacun des ovocytes, un spermatozoïde est choisi en fonction de son aspect et de sa mobilité et injecté directement dans l’ovocyte ;
  • le développement embryonnaire : le lendemain de la ponction, les ovocytes fécondés sont identifiables par la présence de deux noyaux : l’un provient de l’ovocyte, l’autre du spermatozoïde. Tous les ovocytes ne sont pas forcément fécondés. Ils deviennent des embryons de deux à quatre cellules en 24 heures, puis de six à huit cellules 24 heures plus tard ;
  • le transfert embryonnaire : dans la majorité des cas, les embryons sont transférés deux à trois jours après la ponction. C’est un geste simple et indolore réalisé au moyen d’un cathéter. L’embryon est à l’intérieur de l’utérus et s’y développe jusqu’à son implantation ;
  • la congélation embryonnaire : le nombre d’embryons obtenus peut être supérieur au nombre d’embryons transférés. Dans ce cas, les embryons non transférés dits « surnuméraires » et qui présentent des critères de développement satisfaisants sont congelés.

Pour en savoir plus sur la FIV, consultez les rubriques « fécondation in vitro » et « fécondation in vitro avec ICSI » de procreationmedicale.fr

L'AMP avec donneur

Le don de gamètes

Le don d’ovocytes peut être proposé chez les femmes en âge de procréer en cas d’absence d’ovocytes ou devant certaines anomalies de ceux-ci. Le don de spermatozoïdes est proposé dans certains cas d’infertilité masculine.

Les techniques et les phases de préparation sont identiques à celles de l’assistance médicale à la procréation intraconjugale.

L’accueil d’embryons

Les embryons congelés des couples qui n’ont plus de projet parental et qui consentent à l’accueil peuvent être proposés à un autre couple. Pour le couple receveur, il s’agit d’un transfert embryonnaire intra-utérin après décongélation.

Dans la mesure du possible, l’attribution des embryons tient compte des caractères physiques principaux des donneurs et du couple receveur (ethnie, couleur de la peau, yeux).

Pour plus d’informations, consultez l’article « l’accueil d’embryon » sur procreationmedicale.fr

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