Maux du froid
Rhume, gastro-entérite, angine, grippe provoquent des épidémies tous les hivers. Pourquoi sommes-nous plus souvent malades en hiver ? Comment se protéger contre les maux du froid ? Comment les soigne-t-on ? Petit tour d’horizon.
La prolifération d’infections lorsqu’il fait froid est due à la combinaison de deux phénomènes. D’une part, l’organisme est moins résistant contre les attaques extérieures. D’autre part, les virus, qui sont responsables de la majorité des épidémies hivernales, sont sensibles à la température.
Des défenses immunitaires plus sollicitées
Le système immunitaire nous protège contre le froid grâce à deux mécanismes. Premièrement, certains globules blancs, les macrophages, absorbent les particules étrangères (bactéries, virus, champignons…) présentes dans l’organisme et le défendent ainsi contre les agressions. Par ailleurs, le mécanisme de thermorégulation, contrôlé par l’hypothalamus, permet de maintenir la température du corps à 37 °C.
Lorsqu’il fait froid, le système immunitaire est plus sollicité et l’organisme devient moins résistant aux attaques extérieures.
Virus et froid
Un virus est une entité biologique à mi-chemin entre le monde vivant et le monde minéral. Il ne respire pas, ne peut avoir de mouvement propre, ne grandit pas et ne peut se reproduire seul. Il se conduit comme un parasite : il ne peut se répliquer qu’à l’intérieur d’une cellule vivante, la cellule « hôte », en utilisant la machinerie de cette dernière.
La plupart des virus respiratoires sont composés d’une particule entourée d’une enveloppe graisseuse. Cette dernière est sensible à la température : exposée à la chaleur, elle se désagrège et le virus meurt. En revanche, elle résiste bien au froid. Ainsi, les virus respiratoires, responsables de maladies comme la grippe ou le rhume, circulent plus en hiver qu’en été.
Attention à ne pas confondre virus et bactérie. Une bactérie est un micro-organisme qui ne comporte qu’une cellule et qui n’a ni noyau ni organes (on dit qu’elle est procaryote). Les bactéries sont présentes partout, y compris dans l’organisme humain. Seule une bactérie sur 5 000 est néfaste pour l’homme.
Les antibiotiques ne sont efficaces que pour traiter les infections d’origine bactérienne. Pour les infections virales, on utilise des médicaments antiviraux.
La prévention contre les infections
La prévention individuelle contre les infections passe par plusieurs mesures simples. D’abord, l’hygiène des mains est très importante, car les virus se transmettent entre autres par les mains. Il faut donc se laver les mains plusieurs fois par jour : avant et après les repas, en rentrant chez soi, après être allé aux toilettes, après avoir éternué, toussé ou s’être mouché. Un lavage des mains efficace doit durer au moins 30 secondes.
Il faut également aérer toutes les pièces de son logement 10 minutes par jour, y compris en hiver. En effet, les atmosphères confinées favorisent la prolifération des virus.
Enfin, la vaccination contre la grippe permet de se prémunir et de protéger son entourage en évitant de le contaminer.
Rhume, angine, grippe… Autant d’infections respiratoires pour certaines bénignes, pour d’autres plus graves.
Le rhume
Chaque année, le rhume, ou rhinopharyngite, touche plusieurs millions de Français, adultes comme enfants.
Il s’agit d’une inflammation des voies respiratoires supérieures (nez, bouche, pharynx et larynx), provoquée par un virus. Les symptômes du rhume incluent un nez bouché, un nez qui coule, des éternuements, et parfois une fièvre modérée. Le rhume peut également provoquer de la fatigue, des maux de tête, voire une perte d’appétit.
Le rhume est une infection bénigne, qui dure de trois à cinq jours. Un mouchage fréquent et des lavages des fosses nasales (avec du sérum physiologique par exemple) permettent de décongestionner le nez. En cas de fièvre et de maux de tête, du paracétamol peut être utilisé pour soulager les symptômes.
L’angine
Une angine est une infection des amygdales souvent associée à une inflammation généralisée de la gorge (pharyngite). Les angines peuvent être d’origine virale ou bactérienne. Environ 9 millions d’angines sont diagnostiquées en France chaque année.
Elles se manifestent par des difficultés à déglutir, des maux de gorge, des frissons, des maux de tête, et une fièvre plus ou moins importante.
Les angines d’origine virale sont les plus fréquentes : elles représentent entre 50 à 90 % des infections selon les années.
Les angines d’origine bactérienne, beaucoup plus rares, sont pour la plupart provoquées par un streptocoque. L’angine bactérienne à streptocoque peut entraîner une complication grave appelée « rhumatisme articulaire aigu ». Un « test de diagnostic rapide », réalisé en cinq à dix minutes lors d’une consultation médicale, permet d’identifier l’angine à streptocoque et de proposer un traitement adapté à cette infection. Il comprend souvent des antibiotiques.
En revanche, les antibiotiques ne sont pas prescrits pour traiter les angines virales car ils ne sont pas efficaces contre les virus. Le traitement vise uniquement à soulager les symptômes de l’angine virale (fièvre, douleur) de cette infection : elle est bénigne, et guérit en trois à cinq jours.
La grippe
La grippe est une infection provoquée par un virus. Il existe plusieurs types de virus grippaux : A, B et C. Ce sont les virus A et B qui sont à l’origine des épidémies saisonnières ; le virus C provoque des cas peu fréquents.
La période d’incubation de la grippe, c’est-à-dire le délai entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes, est d’environ deux jours.
L’infection se caractérise par une forte fièvre d’apparition brutale, des courbatures et une fatigue importante. A ces symptômes de la grippe peuvent s’ajouter des maux de tête, une toux ou des difficultés à respirer. La grippe dure en général une semaine.
Les complications sont rares chez les personnes en bonne santé. En revanche, la grippe peut s’avérer dangereuse chez les enfants en bas âge, les personnes souffrant d’une maladie chronique (insuffisance respiratoire, asthme, insuffisance cardiaque…) et les personnes âgées.
Les complications peuvent être dues au virus lui-même, ou à une surinfection engendrée par le virus, la plus fréquente étant la pneumonie. La grippe peut également provoquer une aggravation d’une maladie préexistante, par exemple une insuffisance cardiaque (phénomène de décompensation).
Le traitement de la grippe est avant tout dirigé contre les symptômes : médicaments pour faire baisser la fièvre, contre les douleurs… Les antibiotiques ne sont pas prescrits, sauf en cas de surinfection par une bactérie.
La mesure de prévention la plus efficace contre la grippe reste la vaccination. Elle est recommandée pour les personnes à risque de souffrir de complications, en particulier les personnes âgées de plus de 65 ans, et le vaccin contre la grippe est remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie pour ces dernières.
Une gastro-entérite est une inflammation de l’estomac et de l’intestin grêle. Elle peut être d’origine virale (rotavirus par exemple), bactérienne (salmonelle, staphylocoque) ou parasitaire. En hiver, c’est l’origine virale qui prédomine.
Les gastro-entérites aiguës sont à l’origine de 1 million à 2,5 millions de consultations chaque année, et provoquent une épidémie annuelle se déroulant en général entre décembre et janvier.
Symptômes et complications de la gastro-entérite
La gastro-entérite se manifeste par des diarrhées et des vomissements, qui peuvent s’accompagner de nausées, de douleurs abdominales et de fièvre. Elle guérit en général en quelques jours.
La principale complication que peut entraîner la gastro-entérite est la déshydratation, surtout chez les jeunes enfants et les personnes âgées. Il est donc important de boire régulièrement de l’eau, des bouillons ou des tisanes pendant l’infection. Par ailleurs, des solutés de réhydratation orale peuvent être utilisés, en particulier pour les nourrissons.
Traitement de la gastro-entérite
Lorsque la gastro-entérite est d’origine virale, le traitement vise à soulager les symptômes (diarrhées, fièvre, vomissements...) En cas d’infection bactérienne, un traitement antibiotique peut être prescrit.
Prévention contre la gastro-entérite
La prévention contre les gastro-entérites repose sur des mesures d’hygiène simples :
- un lavage régulier des mains au savon, en particulier après être allé aux toilettes et avant et après la préparation des repas. En effet, le contact de personne à personne est le principal mode de transmission des gastro-entérites ;
- un nettoyage régulier des surfaces, car certains virus y subsistent pendant longtemps ;
- un lavage soigneux et une cuisson suffisante des aliments.