Des besoins de produits sanguins toujours en hausse
[hopital.fr] Alors que se prépare la journée mondiale des donneurs de sang le 14 juin prochain, le président de l’Etablissement français du sang (EFS), Gérard Tobelem, attire l’attention sur la spécificité du modèle français du don et sur la hausse constante des besoins en produits sanguins.
Un million de malades sont soignés chaque année grâce à des dons de sang mais les besoins progressent alors que le nombre de donneurs a baissé de 2,7% en 2010. Au total, 1,7 million de personnes donnent de leur sang soit seulement 4 % des Français ayant l’âge requis. La progression des besoins s’explique par un double phénomène : le vieillissement de la population et une utilisation élargie des dons (fabrication de médicaments dérivés du sang).
En France, le don du sang, apanage de l’EFS, est « bénévole, éthique et gratuit » souligne le Pr Gérard Tobelem. Avant d’ajouter : « si on ne répond pas à cette nécessité d’autosuffisance en produits sanguins, les besoins des malades primeront et nous serions obligés d’importer du sang et la valeur française de « don éthique » ne pourrait plus être défendue. Dès lors, la valeur « générosité » serait remise en question et nous pourrions être à la merci des marchands de sang ».
Recrutement et fidélisation
Pour répondre à ce défi de l’autosuffisance, l’EFS cherche à fidéliser ses donneurs et à en recruter de nouveaux. Pour ce faire, l’établissement vise à se rapprocher des populations urbaines et à s’adapter à elles. « 75% des dons de sang proviennent de collectes mobiles car la France était auparavant essentiellement rural. Il est aujourd’hui primordial que nous puissions conquérir les centres-villes, en nous mettant sur le passage des éventuels donneurs », explique le Pr Tobelem. Pour s’adapter à ces donneurs urbains, l’EFS a lancé un programme d’installation de maisons du don dans les villes de plus de 100 000 habitants, va proposer des plages horaires élargies et organiser un meilleur accueil. Il communique sur les réseaux sociaux. L’établissement souhaite aussi, en matière de fidélisation, passer de 1,85 don par an à 2.
Autre défi majeur, la sécurité. Du matériel, des produits, des systèmes informatiques. Il faut dire que « l’EFS a le plus de données individuelles sur le plus grand nombre de personnes » commente le Pr Tobelem qui a souligné que le système français était perçu comme un « label de sécurité » à l’étranger.
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