L’opération de l’appendicite, beaucoup moins fréquente qu’il y a 30 ans
Pendant très longtemps, se faire retirer l’appendice représentait l'opération chirurgicale la plus fréquente en France. Dans son dernier rapport intitulé « La longue diminution des appendicectomies en France », publié le 14 février, la Drees (Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques) rappelle que, dans le passé, la crainte de laisser évoluer une appendicite aiguë simple vers une péritonite ou un abcès conduisait les chirurgiens à opérer les patients à la moindre suspicion. Toutefois, depuis plusieurs années, on observe une lente mais durable diminution des appendicectomies dans l’Hexagone.
83 400 appendicectomies pratiquées en 2012
Si plus de 300 000 appendicectomies par an étaient pratiquées en France dans les années 1980, leur nombre a chuté à 83 400 en 2012. Cette baisse n’a pas concerné les interventions pour péritonites ou abcès appendiculaires, qui sont restées stables, mais essentiellement les autres formes d’appendicite. La pratique de l’appendicectomie se rapproche ainsi de celle des autres pays, qui ont aussi connu une diminution mais de moindre ampleur.
En outre, la Drees explique que cette diminution importante coïncide avec la période où les examens morphologiques, échographie ou scanner, sont devenus usuels dans la démarche diagnostique de l’appendicite aiguë.
Forte baisse chez les femmes et les adolescents
La diminution du nombre d’interventions a été plus importante chez les femmes ainsi que chez les grands enfants et adolescents. Elle est, en effet, de :
- 75 % chez les 5-9 ans ;
- 66 % chez les 10-14 ans ;
- 51 % chez les 15-19 ans.
Un recours à la cœlioscopie de plus en plus fréquent
L’intervention est réalisée majoritairement par voie cœlioscopique – consistant à introduire dans l’abdomen une fibre optique et des instruments chirurgicaux sans ouvrir largement l’abdomen – depuis 2005. En effet, aujourd’hui, sept personnes opérées sur dix le sont avec cette technique. Par ailleurs, la durée de séjour hospitalier a, lui aussi, diminué (même pour les formes graves).
Une faible mortalité, sauf chez les plus vieux
Si le taux de mortalité lors d’une appendicectomie est faible, il touche surtout les patients âgés. Globalement inférieur à 0,5 pour 1 000 avant 55 ans, il atteint 2 % entre 75 et 84 ans, et près de 7 % chez les 85 ans ou plus. En 2012, 60 % des décès totaux sont survenus chez des patients de 75 ans ou plus, le plus souvent à la suite d’une appendicite grave ou d’une pathologie non appendiculaire.
Voir aussi :
Appendicite aiguë non compliquée: la chirurgie reste supérieure à l'antibiothérapie
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