La poursuite de la progression du moustique tigre sur le territoire métropolitain augmente le risque de foyers épidémiques autochtones
Le moustique tigre, compte tenu de sa capacité à être vecteur de virus comme la dengue, le chikungunya ou encore, dans une moindre mesure, le virus zika, fait l’objet d’une surveillance renforcée pendant sa période d’activité en métropole de mai à novembre.
La saison 2022, qui a connu plusieurs foyers épidémiques de dengue d’une ampleur inédite en métropole, avec plus de 60 cas autochtones identifiés, démontre que le risque de circulation des arboviroses est toujours plus grand, en lien notamment avec le changement climatique.
Chaque année, le ministère de la Santé et de la Prévention, en collaboration avec l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), Santé publique France (SpF) et les Agences Régionales de Santé (ARS), surveillent avec attention l’extension de l’implantation du moustique tigre (Aedes albopictus) sur l’ensemble du territoire.
Pour le territoire métropolitain, une cartographie dédiée permet de suivre l’évolution des zones d’installation année après année. La carte diffusée en 2023 sur le site du Ministère de la Santé et de la Prévention (sante.gouv.fr) est la seule carte officielle de diffusion du moustique tigre en France métropolitaine ; elle inclut la saison de surveillance 2022 et permet de constater que :
- · Quatre départements supplémentaires ont connu l’installation du moustique tigre pendant la saison 2022 : l’Allier (03), l’Ille-et-Vilaine (35), le Loir-et-Cher (41) et la Haute-Loire (43) ;
- · Ce sont désormais 71 départements sur les 96 qui composent le territoire métropolitain, qui sont colonisés par Aedes albopictus.
La surveillance de la présence du moustique tigre repose aussi sur le signalement citoyen : à cet effet, les particuliers peuvent signaler l’implantation du moustique-tigre dans leur commune et contribuer ainsi à sa surveillance sur signalement-moustique.anses.fr.
Une approche « Une seule Santé | One Health » plus globale pour mieux lutter contre les maladies vectorielles
Dans un contexte de changements climatiques et environnementaux, le risque d’importation de maladies infectieuses et d’installation sur notre territoire de vecteurs de maladie (comme le moustique tigre) est toujours plus important. Aujourd’hui l’essentiel des maladies infectieuses émergentes est issu du monde animal et le changement climatique accentue encore cette tendance (hausse des températures, incendies, déforestation, urbanisation, migrations, etc.).
Les maladies transmises par les moustiques représentent aujourd’hui, en métropole comme en outre-mer, un risque sanitaire pour lequel il convient encore de renforcer nos capacités de réponse, dans les suites notamment de l’avis du Comité de Veille et d’Anticipation des Risques Sanitaires (COVARS) « Les risques sanitaires de la dengue et autres arboviroses à Aedes en lien avec le changement climatique ».
Des gestes simples pour éviter la prolifération des moustiques
L’un des enjeux majeurs de la lutte contre les maladies vectorielles transmises par les moustiques est la prévention : la lutte contre les gites larvaires, propices au développement des moustiques, est l’affaire de tous, notamment en agissant sur son environnement direct ou en adoptant les mesures de précaution permettant de limiter les risques et notamment par la suppression des eaux stagnantes à l’intérieur et autour des habitats (retrouvez tous les conseils sur anses.fr/fr/content/le-moustique-tigre). En effet, le moustique tigre est essentiellement urbain, une fois installé dans une commune ou un département, il est pratiquement impossible de s’en débarrasser.
Afin d’éviter les piqûres, il existe également des moyens de protection individuels, comme porter des vêtements longs et amples, utiliser des répulsifs, installer des moustiquaires, etc.
Aucune mesure n’est efficace à 100% ; c’est la somme de mesures individuelles et collectives qui permet de diminuer la transmission.
En voyage, de retour des zones où des cas de chikungunya, dengue ou zika ont été signalés, il est recommandé :
- · de consulter un médecin en cas de symptôme (douleurs articulaires, douleurs musculaires, maux de tête, d’éruption cutanée avec ou sans fièvre, conjonctivite…) ;
- · d’éviter de se faire piquer par un moustique et ainsi infecter de nouveaux moustiques de type Aedes qui pourraient contaminer une autre personne.
Ces recommandations sont valables pour tous les voyageurs à destination d’une zone où le chikungunya, la dengue et le virus Zika sont présents, et en particulier pour l’ensemble des pays à risque, notamment en zone intertropicale.
- - Consultez les pages de conseils aux voyageurs du site France diplomatie.
- - Pour les territoires ultramarins, consultez le site Internet de l’ARS concernée.
- - Consultez aussi le dépliant d’information pour les voyageurs (Ministère chargé de la Santé/Santé Publique France)
Les professionnels de santé pleinement mobilisés
Les autorités sanitaires rappellent aux professionnels de santé qu’il est très important de signaler à leur ARS tout cas de dengue, de chikungunya ou du virus Zika. Les cas de virus du Nil Occidental doivent également être signalés aux ARS. Ce signalement permet aux ARS, en lien avec leurs opérateurs, de mettre rapidement en œuvre des mesures de gestion autour des cas.
Ainsi, pour éviter la mise en place d’un cycle de transmission autochtone de ces maladies, une enquête est réalisée autour de chaque cas humain recensé dans un département où le moustique-tigre est installé. Si le moustique est effectivement présent autour du domicile du malade, des traitements insecticides peuvent être réalisés par des opérateurs de démoustication habilités par l’ARS.
Source : DGS
Commentaires 0 réactions
Soyez le premier à réagir !
Participez