Prostate, poumons, mélanome : les grandes avancées thérapeutiques présentées à Chicago
Cancer de la prostate métastatique : le traitement combiné hormonothérapie- chimiothérapie augmente la durée de vie d’un an
Les chercheurs la qualifient de première avancée contre cette maladie depuis 70 ans : la combinaison d’une chimiothérapie et de l’hormonothérapie standard chez les patients venant d’avoir un diagnostic de cancer avancé métastatique de la prostate, se révèle efficace. L’étude du Dr Christopher Sweeney (Boston), menée chez 790 hommes a comparé les bénéfices d’une hormonothérapie seule et d’un traitement combinant cette hormonothérapie à une chimiothérapie à base de Docétaxel. Après un suivi de 29 mois, 136 décès ont été enregistrés dans le groupe traité avec la seule thérapie hormonale et 101 chez les malades soignés avec, en plus, une chimiothérapie.
Autre résultat important : pendant toute l’étude, la durée médiane de survie a été de 44 mois dans le groupe traitement hormonal seul contre 57,6 mois chez les hommes ayant également pris du Docétaxel.
Interrogé par L’Express, le Pr Karim Fizazi, chef du département d'oncologie de l'hôpital Gustave-Roussy à Paris, estime que cette étude « pourrait changer la pratique médicale, tout au moins pour les malades atteints des formes les plus métastatiques de cancer de la prostate ».
Cancer du poumon et gène BRCA 2 : le lien est désormais établi
Connue pour être liée à un risque de cancer du sein, une mutation du gène BRCA 2 est maintenant associée à un risque accru de cancer du poumon chez les fumeurs.
L’étude, publiée le 1er juin dans la revue Nature Genetics et menée par une équipe de l’Institute of Cancer Research (Grande-Bretagne), met en lumière ce « lien » entre le carcinome épidermoïde et une mutation du gène BRCA 2.
Ce défaut génétique concernerait environ 2% de la population. Cumulé au tabagisme, le risque de contracter un cancer du poumon est accru. « Un fumeur a en général presque 15% de risque de développer un cancer du poumon dans sa vie, soit bien plus qu'un non-fumeur. Nos résultats montrent que certains fumeurs présentant des mutations de BRCA2 ont un énorme risque de cancer du poumon, d'environ 25% », souligne le généticien de l'ICR, Richard Houlston.
Mélanome : survie prolongée avec l’immunothérapie
Trois nouveaux essais cliniques publiés le 2 juin ont montré des résultats encourageants face à un cancer de la peau très agressif et au pronostic jusqu'ici très sombre.
- Anticorps Yervoy (Ipilimumab) : l’étude menée sur 951 participants a montré que parmi les patients qui ont un risque élevé de rechute, la moitié des participants ayant utilisé l’anticorps avait 25% de risque en moins de réapparition du cancer par rapport à la moitié ayant testé un placebo. Ombre au tableau, des effets secondaires « considérables » avec cinq décès pendant l’étude et 52 participants forcés d’arrêter le traitement.
- Anticorps MK-3475 (Lambrolizumab), testé sur 411 malades d’un mélanome invasif. Le taux de survie globale après un an était de 69% et le cancer a répondu au traitement chez 34% des participants.
- Combinaison de deux anticorps, le Yervoy et le Nivolumab, testée sur 94 malades souffrant d’un mélanome inopérable. Cette combinaison a permis unesurvie sans précédent pour de tels malades de 3,5 ans, contre 1 année ou moins actuellement.
Présentations des Centres français de lutte contre le cancer (CLCC)
Les médecins-chercheurs français des Centres de lutte contre le cancer ne sont pas en reste : ils ont présenté 17 communications orales à l’édition 2014 de l’ASCO.
Consultez ces présentations sur le site du Groupe Unicancer.
Consultez notre dossier sur le Cancer.
Lire aussi :
« Les traitements du cancer sont en pleine révolution »
3e Plan cancer : 17 objectifs et 1,5 milliard
Cartographie des établissements autorisés pour le traitement du cancer
Etre malade du cancer, c’est aussi subir une baisse de ses revenus
Le 25 mars, Journée d'Information gratuite sur le cancer du côlon
Commentaires 0 réactions
Soyez le premier à réagir !
Participez