Vacciner ou pas vacciner ? Le débat est ouvert
Tandis que l’Organisation Mondiale de la Santé organise du 22 au 26 avril la Semaine de la vaccination dans près de 200 pays, les Français n’ont pas un rapport simple à cet acte de prévention. Pour preuve, l'Institut Pasteur, le quotidien Libération, la Mutualité Française et l'Inserm consacrent leur deuxième « Jeudi de la santé », jeudi 10 avril à 19h à l’Institut Pasteur (inscription gratuite en ligne), au thème « Vaccine or not vaccine ? ».
20 ans d’interrogations
« Lorsque le vaccin contre l’hépatite B a été très largement diffusé en France dans la population des adolescents à partir de 1993, une polémique s’est rapidement développée autour du risque potentiel de survenue d’une affection neurologique rare, la sclérose en plaques, parmi de jeunes adultes vaccinés et jusque-là en bonne santé qui développaient cette maladie. Le vif débat entre les scientifiques n’a pas permis de mettre en évidence de lien de causalité entre cette vaccination et le risque de survenue de la maladie, mais le doute commença à s’insinuer dans les esprits », rappelle l’épidémiologiste Alfred Spira, dans une tribune publiée dans Libération.
Concernant la rougeole, une étude de l’Institut de veille sanitaire (Invs) publiée fin 2012 montre que la couverture vaccinale est encore insuffisante chez les tout-petits, mais aussi chez les 20-30 ans. Or la rougeole chez les adultes peut être très grave, et se termine dans un cas sur trois par une hospitalisation.
Autre lacune pointée par l’Invs dans la couverture de vaccination, le vaccin contre la grippe saisonnière. En 2011, seulement 54% des plus de 65 ans se sont fait vacciner, alors qu’ils étaient 63% en 2009. L’épisode de la pandémie grippale H1N1 de l’hiver 2009, qui n’a finalement pas eu lieu, n’étant pas étranger à ce recul y compris dans les groupes de la population les plus à risque.
Dernière polémique en date, celle entourant le vaccin HPV (Gardasil et Cervarix), destiné à prévenir certaines lésions précancéreuses du col de l'utérus. Après le dépôt fin 2013 de 9 plaintes concernant des effets secondaires présumés chez des jeunes femmes vaccinées, plus de 420 médecins ont signé en mars une pétition pour réclamer "une mission parlementaire sur l'opportunité de cette vaccination". Ce vaccin est recommandé pour toutes les jeunes filles depuis 2007. Dans les faits, elles ne sont que 39% à s'être fait injecter les trois doses préconisées.
« Nous sommes aujourd’hui dans une situation où le principe de précaution, qui concerne des risques potentiels mais non prouvés, est convoqué par certains pour ne pas recourir à des vaccinations. Etrange paradoxe en vérité, qui fait évoluer ce qui constitue le pilier opérationnel de la révolution pastorienne, du paradigme de la prévention à celui de la précaution », commente Alfred Spira.
Gérer ses vaccinations
Autre sujet pas si simple, le respect du calendrier vaccinal. Si les carnets de santé des enfants permettent de s’assurer de leur couverture vaccinale, c’est plus compliqué pour les adultes. C’est pourquoi un groupe de médecins en Aquitaine a créé un carnet de vaccination électronique. Quelques clics sur internet (Mesvaccins.net) permettent notamment d’être alertés par texto ou par mail des rappels à faire.
Informations pratiques sur la vaccination : consultez notre dossier Vaccination et/ou le site de l’INPES.
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